Pular para o conteúdo principal

C’EST À QUI LE TOUR?


(Imagem: lahirien.deviantart.com)

            18 heures et voilà le dernier train qui passe destination Le Bourget, puisque l’enceinte será bouclé dès ce soir pour la conférence sur le climat. Les gens font la queue derrière les guichets pourtant fermés. Jean a son billet, Il l’introduit dans la machine, le prend de l’autre côté et cherche l’entrée du Thalys. Aussitôt monté, il déplie le Star de la Fin du Monde et jette un coup d’oeil sur la une: “Série d’attaques suicides à Paris. Assaillants confondus avec des saucisses et servi au ménu d’un resto gastronomique”.
            “Mourir, ça leur donne la chair de poule”, pense-t-il. “Au four avec les cinglés!”. En effet, la page cuisine du Star affiche une recette de piton aux patates, ce à quoi Jean n’aurait jamais pensé!
            “Au lieu de proposer du caviar aux herbes fines, ces faux chefs – car Il n’y a rien de vrai dans cette histoire – nous dupent avec ses recettes extraites du confessionnel de Daech!”
            Pas d’âme vivante dans le train... Mais, si!, des officiers américains bien assis dans  leur uniformes à camouflage – vert foncé, gris mats. Le train prend la direction du grand nord, par la fenêtre c’est le défilé des champs de blé et tournessol,  comme dans un cinémascope.  Le glissement des roues sur les rails fait tloc-tloc, aussi doux soit-il, Jean tombe en sommeil profond.
Et c’est dans ce sommeil que la merveille se produit.
Soldes des Cliff & Lafayette à  Chevrilles, Jean n’était qu’un garcon de 13 ans à peine entré dans la puberté. Et la vendeuse, Melle Hornichon, espèce de brunette aux lunettes, et jambes longes en plus, mises en valeur par une jupe assez étroite qui tournoyait autour de ses hanches, sans oublier les talons 15 cm, ses mollets parfaitemente musclés, son léger accent du sud. Jean n’a echappé que grâce à son père, qui l’a traîne tout au long de la rue, tête en arrière. Ce fut sa première passion, platonique bien sûr, vécue entre l’édredon et la salle de bains, pendant beaucoup plus d’un an!


Mais, Dieu de Dieu, devant lui, en ce moment de son rêve, c’est la même sensation qui lui prend quand une paire de jambes aussi blanches que la pleine lune s’asseoit devant lui, se croise et se décroise, de peur de ne pas assez montrer, des talons fins comme des aiguilles - qui auraient pu bien lui percer le coeur -, le même léger accent du sud, mais pas de lunettes. Aurait-elle mis des lentilles de contact? Et les yeux, quelle couleur? Jean ne se rappelait point, à treize ans il n’oserait jamais regarder Melle Hornichon d’en face - alors, quelle couleur?
Ça ne compte pas après tout, car le train roule à 400 km/heures, il balbutie, enfin: “Vous allez à Bruxelles?”; “Oui, quartier de Molenbeek et vous?”; “Moi? Je rêve, enfin, pas complètement”; “V... vous n’avez pas l’air d’une musulmane”; “Surtout pas, je suis zen anarchiste”.
Quoi? Elle a de l’humour en plus. Jean ne se rend pas compte qu’il vient de pousser un cri, les mots  retentissent dans la voiture presque vide. “C’est inouï”, réagit-elle, “et pourtant ça fait longtemps que j’emprunte cette ligne.” Il dit “Tout le monde a peur maintenant. C’est comme si chacun attendait son tour”. Elle est bien tournée vers la fenêtre, comme pour se faire mieux repérer. Jean tente de déviner son âge, elle n’est plus jeune (comme lui, d’ailleurs), mais garde toute une fraîcheur de jeunesse. Son coeur s’accelère, elle le devine et tend le piège. “Vous n’avez pas peur, alors? Où allez-vous?”; “Je ne sais pas”, c’est ce qu’il dit.
“Ah, bon... Quelqu’un qui ne saît pas où il va!” Jean n’y comprends plus rien, il glisse péniblement ces derniers mots: “Ça vous gêne si je vous demande votre nom?”; “Pas du tout: c’est bien Lettice Hornichon. Je suis de Limoges, mais j’ai vécu longtemps à Chevrilles; ma famille y tenait un magasin”.
Alors, des hommes cagulés, portant des lourdes tuniques noires avec des inscription en arabe, descendent le couloir. Ils offrent à messieurs-dames des grosses saucisses, la taille d’une dynamite. Jean en prend une malgré lui et lit sur le label:  “Saucisses Al-Qaeboum!”. Il se lève d’un coup et essaie de s’enfuire dans la voiture bar & restaurant. Melle (ou Mme) Hornichon le suit. Les officiers américains courrent eux-aussi, tout en criant: “Get back! Get out! Gonna get fucked boomed!”
Les premiers tirs éclatent; par-dessus passent des oiseaux en fuite, des linges et des missiles. Est-ce la fin? Sans y pouvoir rien, Jean embrasse Melle (ou Mme) Hornichon sur la bouche. Elle correspond. Mais ils ne peuvent plus rien parce qu’une bombe encore plus puissante fait sauter son rêve: “Al… Qaeboum!!!”

Essayez le french kiss (baiser avec la langue). Au fur et à mesure que le baiser évolue, vous pouvez essayer le french kiss qui consiste à insérer légèrement votre langue dans la bouche de votre partenaire pour toucher la sienne.

©
Abrão Brito Lacerda
18 12 15






               


Comentários

Postagens mais visitadas deste blog

PAULO LEMINSKI: POESIA DO ACASO

Falarei do acaso para falar de Paulo Leminski (1944 – 1989), um dos poetas modernos que mais admiro e que leio com mais prazer. Pretendo transmitir um pouco da fruição que sinto ao ler seus poemas, como, por exemplo, o prazer do inesperado:          eu ontem tive a impressão que deus quis falar comigo         não lhe dei ouvidos quem sou eu para falar com deus? ele que cuide de seus assuntos eu cuido dos meus Você achou o poeta petulante demais? Ora, ele está apenas fingindo uma humildade que não possui, pois, enquanto artista, deve buscar o absoluto, o não dito. Deve rivalizar-se com Deus (seus assuntos são tão importantes quanto os do Criador, ora bolas!).          Acadêmicos e gente que adora esfolar o cérebro dirão que o acaso não existe, mesmo na arte, que tudo é obra de saber e técnica, etc., etc. Mas apreender o acaso é tudo que o artista busca. Mallarmé (vejam minha postagem de 17 de março de 2012 sobre o poema Salut ), o mestre que faz os

TSUNESSABURO MAKIGUTI: A EDUCAÇÃO COMO CRIAÇÃO DE VALORES

                Mais conhecido como fundador da Soka Gakkai, sociedade laica japonesa que atua pela promoção da paz, cultura e educação, Tsunessaburo Makiguti (1871 – 1944) teve uma vida intensa, pontuada por momentos dramáticos. A começar por sua origem, no seio de uma família pobre do noroeste do Japão. Aos três anos de idade, foi abandonado pelos pais após sua mãe tentar suicídio, atirando-se com ele nos braços no mar do Japão. Foi adotado por um tio, com o qual viveu até os 14 anos e, posteriormente, foi morar com outro tio. Começou a trabalhar cedo e, com grande dedicação, concluiu o curso normal, tornando-se professor primário e também diretor de escola, função que ocupou por mais de vinte anos.             Foi das anotações sobre suas experiências didático-pedagógicas que surgiu o seu segundo livro, Soka Kyoikugaku Taikei ( Sistema Pedagógico de   Criação de Valor es ) , publicado em 1930, em parceria com seu amigo e colaborador Jossei Toda.              Os dois prime

IBIRAJÁ

            Ibirajá é uma vila do município de Itanhém, no Extremo-Sul da Bahia. Fica às margens do Rio Água Fria e possui um lindo sítio, entre montanhas e campos de verdura. Quem ali morou no auge de seu progresso, nos anos 1960 e 1970, impulsionado pela extração de jacarandá na mata atlântica e o garimpo de águas marinhas nas lavras do Salomão, jamais esqueceu. Era um lugar primitivo, onde se misturavam baianos, capixabas, libaneses e italianos. O orgulho nativo continua em alta com os atuais moradores, que mantêm um ativo grupo no Facebook.             Entre o Ibirajá e as Fazendas Reunidas Coqueiros, localizadas a 9 km a jusante do Rio Água Fria, passei minha infância. A força telúrica da visão infantil e a poesia intensa dos eventos nascidos da vida bruta de antanho inspiraram meu livro Vento Sul, que agora ganha um novo interesse, no momento em que publico o segundo, de temática totalmente diferente.             Vento Sul é um inventário de minha infância. Eu o via co